Cesar est née à La Valette, sur l’ile de Malte, le 10 Juillet 1888.
Enfant illégitime d'un père marin dans la Royal Navy et d'une gitane originaire de Séville, il est de nationalité britannique bien qu'il est vécut à Paris durant toute son enfance.

Il grandit dans un milieu bercé par la magie auprès de sa mère, Nina Portillo, célèbre bohémienne dans l'art de lire l'avenir dans les cartes et les lignes de la main au cœur du grand quartier bohème de Paris : Montmartre.
Cesar se plait à croire que le peintre Ingres a prit sa mère pour modèle. Il aurait de sa mère le haut du visage, le nez, les pommettes saillantes et les yeux perçants, et de son père le bas, la bouche et la mâchoire carrée.

Il doit son éducation à un prêtre, le Père Eustache, un ami d'enfance de sa mère, qu'il soupçonne être un amour d'enfance de celle-ci. L'homme d'église le fait entrer à 15 ans au Lycée Condorcet où il étudie avec application les sciences, la littérature, la philosophie, l'histoire et la géographie. Un jour, une amie de sa mère, tente de lire son avenir dans les lignes de sa main et se trouve étonnée de ne point voir de ligne de chance. « La chance, c’est moi qui la fait ! », rétorque-t-il. Le jeune garçon court fouiller dans les affaires de son père, se saisit d'un rasoir et s'entaille profondément la paume. Il en garde depuis une longue cicatrice qui traverse toute la paume de sa main gauche. Sa mère lui tira les cartes qu'une seule et unique fois, à sa demande, un soir où le jeune garçon s'ennuyait. Retournant une à une les cartes que Cesar avait choisi au hasard dans le jeu, Nina resta de longues minutes à contempler les cartes sans rien dire. Son fils ne cessait de lui demander ce que cela signifiait mais la jeune femme s'obstinait à ne pas répondre. Elle se leva brusquement, ramassant les cartes disposées sur la table, la gitane ordonna à son fils de ne plus jamais poser de questions au sujet de ces cartes. Vexé devant le comportement de sa mère, il n'en reparla pas mais il n'oubliera jamais les cartes qui s'étaient dévoilées devant ses yeux ce soir là : le Monde, le Pendu, la Roue de Fortune, la Mort, le Bateleur et le Diable...Il apprit bien plus tard ce que signifiait ces cartes : ce n'était qu'une succession de cartes positives ou négatives. Ne sachant les interpréter, il préféra faire confiance à cette ligne de chance qu'il s'était dessiné lui-même dans la peau... Il n'aurait pas à avoir peur, se disait le jeune Cesar.

Son père, Edward Maltese, souvent en mer et donc absent, lui donne le goût de la liberté et les fables qu'il lui contait le soir resteront toute sa vie dans sa mémoire. Il rêvera toujours de grands voyages et de découvertes extraordinaires tout autour du globe. Très jeune, c'est à l'âge de 16 ans que Cesar abandonne donc le lycée contre l'avis maternel et fugue pour prendre le large pour la première fois. Il débarque en juin 1905 près de Pékin où il y fera la connaissance de Kang Ming, le plus jeune fils du politicien chinois Kang Youwei, avec qui il deviendra ami. Un mois et demi plus tard, ils embarqueront tous deux pour l'Afrique afin de rechercher les mines d'or du Roi Salomon. Victimes d'une mutinerie, le voyage tourne court en plein Océan Indien. Recueillis par un cargo en route pour l’Égypte par le canal de Suez, les deux jeunes garçons sont débarqués au Caire. Lassé de voyager, ressentant un profond mal du pays, Ming décidera de rentrer à Pékin par le prochain bateau en direction de l'Asie afin de retrouver les siens, laissant Cesar seul au Caire.

Sans son ami, il n'a plus envie de faire la découverte des mines d'or et vagabonde dans la ville à la recherche d'un nouveau but. Tout à fait par hasard et à sa grande surprise, il croise son père militaire dans les rues de la capitale égyptienne qui lui passera un savon dont il se souviendra longtemps ! La mère de César restée à Paris se faisait un sang d'encre pour son fils ! Elle était même réduite à tirer les cartes pour interroger les astres afin de savoir si son fils était en sécurité. Edward Maltese exigeant que son fils rentre immédiatement en France, Cesar préfèra prendre la poudre d'escampette et traversa le désert du Sahara en compagnie d'une tribu Touareg pour arriver à Casablanca, au Maroc, où il y découvrit des plaisirs qu'il n'avait pas encore connut : ceux de la chair ! Menant une année douce et insouciante dans la ville aux maisons blanches, le jeune homme collectionne les conquêtes d'une nuit, prenant conscience de tout les charmes dont il était doté... Ne faisant guère attention au retour de bâtons, il se fait surprendre un soir dans un bar d'opium par le père d'une de ces maîtresses, furieux, prêt à en découdre et voulant le découper en petits morceaux sous la lame de son sabre.

Dans sa fuite dans les rues étroites de Casablanca, Cesar se dit qu'il était vraiment temps qu'il parte pour de nouveaux voyages...

Août 1907. C'est en tant que clandestin qu'il embarque sur un navire de commerce à destination de Istanbul. En cours de voyage, il est découvert en pleine nuit par un matelot dans les cales du cargo. Paniqué d'être dénoncé et jeté à la mer , voulant empêcher l'homme d'alerter le reste de l'équipage Cesar se jette sur lui et dans la précipitation de leurs échanges de coups, il tue le malheureux. Laissant le cadavre derrière lui, effrayé comme une bête sauvage, il vole un canot de sauvetage et s'enfuit. Ramant comme un forcené, il parvient à atteindre terre trois jours plus tard : la Sicile. Sans un sou en poche, souhaitant rentrer à Paris après toutes ses péripéties, il travaille durant quelques mois auprès de cultivateurs d'agrumes et de citrons avant de s'engager comme marin auprès d'un flotte italienne de commerce intérieur. Apprenant rapidement toutes les ficelles du métier, il prit peu à peu du galon et de la valeur aux yeux de ses pairs. Un salaire confortable en poche, il pût monter à Paris deux ans plus tard et ainsi retrouver le quartier de son enfance : Montmartre. Sa mère ayant des difficultés à subvenir à ses besoins depuis quelques temps, Cesar acheta une petite maison où sa mère Nina pût s'installer plus confortablement et se décida à trouver un emploi stable qui répondrait à ses envies d'ailleurs...

Rapidement, c'est en Septembre 1909 qu'il fût engagé dans l'une des plus grandes compagnies maritime du monde : la White Star Line. Parcourant de nouveau le monde, le salaire en plus, Cesar avait enfin trouvé la place qui lui convenait le mieux en ce monde qui lui tendait les bras ! Il travailla tout d'abords sur le RMS Adriatic comme matelot durant deux ans avant d'être affecté comme officier sur le SS Megantic pour enfin être gradé Sous Lieutenant sur le tout nouveau paquebot de la compagnie : le RMS Titanic en 1912. Ayant prouvé sa valeur en mer, il n'en restait pas moins le jeune homme insolent et séducteur de Montmartre. Les prises de bec avec ses supérieurs étaient nombreuses, toutefois personne ne semblait vouloir se résoudre à le rétrogradé ou le licencier ce qui ne faisait qu'alimenter l'égo du jeune homme collectionnant autant de conquêtes masculines ou féminines à bord qu'au temps où il coulait des jours insouciants à Casablanca...Cela ne l'empêchait pas pour autant de se réveiller en pleine nuit, terrifié par des cauchemars où le visage blafard et ensanglanté du matelot qu'il avait tué quelques années plus tôt apparaissait sans cesse entre les figures des cartes de tarot de sa mère, lui riant au nez comme de cruels démons... Il savait bien que sa mère ne supportait pas l'idée qu'il prenne la mer...