Le premier pont, synonyme de première classe. J'y étais, j'avais réussi à rentrer. Enfin, presque. J'avais été invité à une réception des première classe par une première classe, mais le truc : j'étais un troisième classe. Comment j'avais fait ? J'avais seulement retrouver le collier d'une très jolie demoiselle, nous avions alors discuté et sympathisé. Et dès lors, elle m'avait invité à une réception. Elle m'avait prêté des vêtements pour que je puisse être présentable, et rentrer avec elle. En ce moment même, je n'étais pas encore dans le restaurant, là où se présentait la réception. J'étais caché, et j'attendais de voir arriver Beth. Les vêtements qu'elle m'avait prêté était propre, et complètement... beau. Je n'avais pas l'habitude, je n'en avais jamais eu l'habitude puisque je ne portais jamais de tel choses. Et surement, j'allais avoir un choc en voyant Beth. Elle devait avoir mis une tenue de soirée, enfin je crois, j'espérais. Elle allait être magnifique, je le savais bien.

Enfin, j'étais un peu stressé. J'avais peur qu'on remarque que je n'étais pas un premier classe, parce que je devais me fondre dans la masse. Et, ça, je savais que ça allait réellement être compliqué. Je devais respecter leurs normes, le respect, et cetera. De toute façon, j'étais accompagné de Beth, donc on n'allait sûrement pas m'adresser la parole ou quoique soit. De loin, je la vis arriver. Je fis un sourire, et m'approchais d'elle. Comme lorsque je l'avais rencontré, je lui baisa la main avant de lui dire : « Vous êtes.. ravissante, lady Corrington. »

Beth était entrain de se regarder dans son immense miroir sur pied, elle se trouvait ravissante. Pour l’occasion, elle avait enfilé sa plus belle robe qui mettait parfaitement sa taille en valeur. Cette robe était bleue ciel et faisait ressortir la couleur de ses cheveux. Même si sa toilette était parfaite, elle n’avait pas vraiment fait d’efforts étant donné qu’elle se mettait toujours sur son tente et un. En effet, elle partait du principe qu’on ne savait jamais qui on pouvait rencontrer et que, si la rencontre était intéressante, mieux valait faire bonne impression. Aujourd’hui, pourtant, Beth n’allait pas aller à la soirée organisée par le capitaine seule. En effet, elle avait invité un jeune homme à la rejoindre afin de le remercier d’avoir ramassé son collier. Même si Beth avait été assez chamboulée de faire la connaissance de ce jeune homme, elle ne se faisait pas d’idées sur leur relation, elle était juste amicale et encore, Beth ne savait pas si elle reverrait encore le jeune homme après cette soirée. Quoiqu’il en soit, elle lui avait prêté des vêtements corrects et l’avait invité à une soirée réservée aux premières classes. Le hic ? Il faisait partie des troisièmes classes, classes que Beth avait eu en horreur dès qu’elle était montée sur le bateau. Néanmoins, William était l’exception qui confirmait la règle.

Après avoir vérifié une énième fois que son chignon était parfait, elle laissa sa bonne lui passer de la poudre sur le visage et sortit de sa cabine dès que ce fut fini. William lui avait donné rendez-vous à l’intérieur du restaurant, par conséquent, elle se dirigea vers cet endroit. Beth était légèrement stressée par la situation et regrettait tout à coup d’avoir invité ce jeune homme. Que pourrait-elle bien lui dire ? Même si elle avait de la conversation, il ne fallait pas oublier qu’il était de la troisième classe et que donc il avait d’autres sujets de conversation qu’elle. Tout en effectuant le trajet qui la séparait du restaurant, elle tourna ses doigts afin de se déstresser. Pourquoi se mettait-elle dans cet état ? Après tout, c’était elle qui avait le pouvoir, elle n’allait quand même pas … Soudain, elle sursauta. Au lieu de l’attendre dans le restaurant, il l’avait attendue non loin de l’entrée ce qui fait qu’elle fut surprise de le voir surgir devant elle. Son émotion passée, elle accepta avec ravissement le compliment qu’il venait de lui faire. Par la suite, elle regarda comment lui allait le costume qu’elle lui avait prêté. Il fallait bien l’avouer, il lui allait à la perfection. Souriant toujours, Beth lui en fit d’ailleurs la remarque.

- « Vous êtes.. ravissante, lady Corrington »
- «Et bien Monsieur Smith, ce costume vous va à merveille, on dirait qu’il a été taillé pour vous »

Beth se laissa baiser la main et guida William vers le restaurant. Il marchait toujours à côté d’elle mais semblait également assez nerveux d’entrer dans ce lieu rempli de troisièmes classes. Beth sourit en le regardant. Elle ressentait exactement la même chose à chaque fois qu’elle passait la porte. Ils se décidèrent ensemble à ouvrir la porte et entendirent immédiatement le bruit de la musique d’ambiance qui s’échappait du restaurant. Certains couples dansaient tandis que d’autres profitaient du fabuleux festin présent sur la table. Il y avait à coup sûr assez de nourriture pour nourrir tous les passagers pendant au moins une semaine, néanmoins, cette exposition de nourriture n’était présente que pour un seul jour. Il y avait un choix exceptionnel de plats de qualité. Les couleurs et les senteurs des plats tapaient dans l’œil si bien que Beth eut directement envie d’aller s’asseoir à la table. Elle se retourna vers William pour le lui proposer et vit avec amusement qu’il avait les yeux écarquillés. Elle le tutoya signe que leur relation venait de changer.

- «Ne t’en fais pas, tu vas très vite t’y habituer. Ça te dirait de goûter à toutes ces bonnes choses ?» dit-elle en l’entraînant vers la table.

Je n'avais pas attendu très longtemps, Beth était arrivé plutôt vite. Elle était remarquablement fantastique et je ne pouvais cacher que j'étais totalement subjugué par sa terrible beauté. Oui, elle était belle et oui, je n'étais pas du tout insensible au charme qu'elle dégageait. Je lui avais donc fait un petit compliment avant de lui baiser la main. Par la suite, nous étions prêts à pénétrer dans la salle de réception des premières classes. J'étais gêné et stressé de rentrer dans un tel endroit, j'avais peur qu'on découvre qui j'étais et là, ce serait surement très dangereux pour moi. Il ne fallait pas que je fasse une gaffe, et il fallait surtout que je parle le moins possible aux premières classes et surtout, que je reste avec la demoiselle avec qui j'étais venu. Nous étions à l'intérieur, et j'étais encore un peu plus choqué à vrai dire. Les gens dansaient, mais c'était une tout autre danse que nous deuxième et troisième classes dansaient. Ici, leur danse était légèrement plus stricte et ils ne se collaient pas comme nous nous le faisions. Surtout, ce qui m'avait le plus choqué était certainement le buffet. En effet, il était totalement rempli de toutes sortes de variétés de nourriture. Nous, dans nos 'réceptions' - si l'on pouvait appeler cela comme ça- , il n'y avait pas des festins comme cela et on devait se contenter de ce que l'on avait.

Enfin bon, il fallait que je m'y fasse à toutes ces inégalités. J'étais surpris par ma partenaire, elle m'avait tutoyé et j'en avais rougis, me sentant un peu gêné par la proximité de notre relation. En gros, on se rapprochait elle et moi, c'était comme ça que je prenais ce tutoiement et d'un côté, cela me rendait heureux. Elle me demandait si j'avais envie de goûter à toutes ces choses, je lui fis un sourire, lui répondant : « Je... Oui, j'aimerai bien tenter. Et, c'est toujours comme cela vos réceptions ? » , lui demandai-je. J'étais désormais tout excité, et nous nous dirigeâmes alors vers le buffet. J'avais pris mon assiette et m'étais servi de quelques petits bouchées. Et des escargots, le serveur m'avait alors dit que c'était une spécialité française délicieuse. Je l'avais alors pris pour goûter, en Angleterre, cela n'existait pas et j'aimais bien essayer des choses nouvelles. « J’espère que c'est bon... Vous.. Tu en as déjà goûté ? », lui demandais-je de nouveau, en lui parlant des fameux spécialités françaises. J'étais content d'être avec elle... Que ce soit ici, ou autre part, je l'appréciais énormément.

Beth regarda William avec un certain amusement. En effet, elle était persuadée qu’il n’avait jamais rien vu de tel auparavant. A vrai dire, même si elle était issue d’un milieu riche, elle n’avait jamais rien vu de tel non plus. La profusion des richesses du Titanic était tout simplement sans pareil. Beth rougit légèrement lorsqu’elle tutoya le jeune homme. Certes, elle en avait pris l’initiative mais cela la gênait quand même un peu. C’était d’ailleurs en cela que Beth était une femme extrêmement compliquée à comprendre. D’un côté, elle respectait toutes les convenances dues à son rang et, d’un autre, elle n’hésitait pas à les enfreindre si elle les trouvait trop ennuyeuses. Ainsi, elle pouvait très bien tutoyer quelqu’un qu’elle connaissait à peine et également prendre son meilleur ami dans ses bras sous le regard choqué des autres premières classes plus strictes. Beth savait qu’elle était assez à cheval sur les traditions mais sa jeunesse la faisait parfois hésiter avant de suivre à la lettre les règles imposées.

Beth suivit donc William au buffet et se servit également toutes sortes de choses. Elle ne goûta pas les escargots, elle était en effet trop attaché à son Irlande natale pour essayer d’autres produits. De plus, elle était assez difficile et ne faisait confiance qu’aux produits qu’elle connaissait bien. Elle était d’ailleurs comme ça également en amitié et en amour. Une fois que leurs assiettes fut pleine, Beth l’entraîna vers la table au centre. Elle choisit exprès un endroit assez reculé afin qu’il ne soit pas trop mal à l’aise. Elle n’avait jamais été à sa place mais elle se doutait que ce devait être assez difficile d’affronter le regard des gens. Elle voulut le rassurer en lui disant qu’il avait parfaitement l’air d’une première classe et qu’il pouvait se fondre dans la masse sans problèmes mais elle y renonça, ce n’était pas des choses à dire. Tout à coup, elle éclata de rire à sa remarque et lui répondit. Par la suite, il lui reparla de ce fameux escargot qu’elle n’avait pas pris. Elle lui répondit toujours avec un sourire aux lèvres.

- « Je... Oui, j'aimerai bien tenter. Et, c'est toujours comme cela vos réceptions ? »
- « Oui, à peu de choses près, c’est toujours comme ça »
- « J’espère que c'est bon... Vous.. Tu en as déjà goûté ? »
- « Non, je dois avouer que je suis assez difficile mais … si tu goûtes le tien, j’en prendrais un aussi »

Beth n’aurait pas su l’expliquer mais elle se sentait extrêmement heureuse d’être avec ce jeune homme qu’elle connaissait à peine. Elle avait l’impression qu’elle pouvait être totalement elle-même et qu’elle ne devait plus faire des courbettes à tout va pour saluer des gens qu’elle n’appréciait pas forcément. Elle commença à manger le contenu de son assiette tout en lui jetant des regards en coin et en souriant. Même s’il était une troisième classe, elle avait tendance à l’oublier tant il était élégant dans son costume. Beth dût même se reprendre plusieurs fois afin de ne pas le mettre mal à l’aise en le fixant davantage. Alors qu’elle venait de poser sa serviette sur ses genoux, elle se décida enfin à essayer de faire plus ample connaissance avec lui. Elle s’arrêta quelques secondes et décida de se lancer. Après tout, le contact passait plutôt bien donc il fallait en profiter.

- « Parle moi un peu de toi William. Je sais que tu es un homme honnête et que tu as enchaîné les petits boulots mais je ne sais rien d’autre sur toi » dit-elle en souriant afin de l’amener à se confier.

Environnement de première classe, en compagnie d'une femme magnifique. Je n'arrivais pas à m'y faire, et j'avais l'impression que tous les regards étaient portés sur moi. Passais-je réellement incognito ? Peut-être, mais je ne devais laisser rien apparaître de mon inquiétude quant au fait que je me fasse remarquer. Je devais avoir l'air d'un première classe, mais c'était une chose difficile à faire. Avec Beth, nous nous étions dirigés au buffet prenant alors nos assiettes et nous nous étions servis de toutes sortes de choses tout aussi bonne, il fallait dire. Puis, on s'était assis vers une table assez éloignée des autres. C'était surement pour ne pas éveiller les soupçons quant à ma venue ici, et surtout pour ne pas se faire remarquer. J'avais mon sourire aux lèvres, et j'étais absolument content d'être ici. Je lui avais alors demandé si elle avait déjà goûté les escargots, elle m'avait répondu que non mais qu'elle en goûterait un si je faisais pareil en premier. Ni une, ni deux, je pris le pique mis à ma disposition et retira l'intérieur de l'escargot, le mettant alors dans ma bouche. Ça croustillait, puis après voir fini ma bouchée, je regardais Beth, lui disant : « C'est pas mauvais. J'aime beaucoup, même. ». J'avais mis alors un escargot dans l'assiette de la première classe, elle m'avait dit qu'elle en goûterait un si j'en goûtais.

J'étais en train de manger tranquillement ce qu'il y avait dans mon assiette, lorsque Beth me posa une question. Elle voulait que je parle de moi, pourtant il n'y avait pas grand chose à dire. « Et bien... je vais te raconter alors. J'ai deux petit frères, ils sont jumeaux. Mais, tu sais... c'est difficile de s'occuper de trois enfants lorsque les revenus sont bas. A partir de neuf ans, j'ai aidé mon père dans son usine. Mais, finalement, à quinze ans, je suis parti de la maison pour m'assumer tout seul. J'ai vécu quelques temps dans la rue, j'ai effectué des petits boulots. Et puis après, je me suis stabilisé jusqu'à aujourd'hui. », lui contai-je alors. C'était un court résumé de mon histoire inintéressante. A vrai dire, elle en savait désormais plus sur moi, que moi sur elle. « Tu sais quasiment tout sur moi, Beth. Mais, tu sais, moi non plus, je ne connais pratiquement rien de toi. J'aimerais bien que tu me parle également de toi... », lui demandais-je, alors en rougissant légèrement.

Beth le regarda manger cet horrible escargot. Si elle avait été seule, il était évident qu’elle n’aurait même pas songé une seule minute à pouvoir en manger un, néanmoins, elle ne l’était pas. Elle le regarda mettre en bouche ce petit animal avec une moue de dégoût. Elle n’en avait jamais goûté mais rien que de l’imaginer rampant sur la terre et traînant son corps gluant sur les feuilles des arbres la faisait vomir. Elle le regardait bouche bée attendant sans doute qu’il s’évanouisse. Cependant, il n’en fit rien et il trouva même cela très bon. Ni une ni deux, il en mit un dans son assiette. Elle regarda l’animal toujours dégoûtée mais consentit à faire un effort étant donné qu’elle n’avait pas vraiment le choix. Elle piqua sa fourchette dans son petit corps et parvint à le sortir. Avant de le mettre en bouche, elle hésita quelques secondes mais finit par l’avaler les yeux fermés. Elle s’attendait à vomir mais, elle dut bien admettre que ce n’était pas si mauvais que ça. William l’avait observée également ce qui l’amena à sourire. En vérité, elle était tellement pourrie gâtée qu’elle ne montrait aucune curiosité à toutes les choses dont elle pouvait profiter alors que, lui, s’extasiait devant chaque met. C’est dans des moments pareils qu’elle se rendait compte de leur différence. Toutefois, elle n’était plus aussi persuadée qu’il lui était inférieur, bien au contraire. Pendant qu’elle réfléchissait à tout cela, elle ne quittait pas ses yeux se noyant littéralement dedans. Lorsqu’elle réalisa sa malpolitesse, elle s’enquit de lui donner ses impressions.

- « Et bien, je dois dire que ce n’est pas si mauvais que cela. D’ailleurs, je vais en rechercher quelques uns. Tu en veux ? »

Elle n’attendit pas sa réponse et alla se resservir. Une fois fait, elle regagna sa chaise en souriant toujours. Elle lui en remit quelques uns dans son assiette et continua de déguster les feuilletés qu’elle avait pris lors de son premier service. Etant donné qu’il s’était mis à lui reparler, elle continua à manger mais le regarda. Il lui apprit qu’il avait deux frères et qu’il avait déjà rencontré beaucoup de difficultés durant sa vie. Beth approuvait de la tête tout en le laissant continuer à parler, elle ne savait pas vraiment quoi répondre. Pire, elle se sentait assez gênée d’avoir toujours eu tout ce dont elle désirait sans lever le petit doigt. Dans le fond, tout le monde s’extasiait devant les premières classes mais c’était peut-être les troisièmes qui avaient le plus de mérite. Elle lui sourit, compréhensive, tout en continuant à déguster son assiette. Elle restait assez silencieuse réfléchissant à la vie qu’avait dû être celle de William. Cependant, elle fut forcée à parler lorsqu’il lui retourna la question. Elle hésita un peu avant de répondre mais finit par lui raconter la raison de sa venue sur le bateau ainsi que tout ce qu’elle avait traversé jusque là.

- « Tu sais quasiment tout sur moi, Beth. Mais, tu sais, moi non plus, je ne connais pratiquement rien de toi. J'aimerais bien que tu me parle également de toi... »,
- « Et bien, j’ai grandi dans une riche famille irlandaise qui était très attachée aux traditions. Tous mes caprices étaient immédiatement exaucés mais, pourtant, je n’étais pas vraiment heureuse. J’avais peu de libertés et je devais toujours demander l’avis de mes parents ou m’inquiéter du regard des autres avant de faire quoique ce soit. Je le supportais assez bien jusqu’à ce que mes parents me forcent à me marier avec quelqu’un que je n’avais même jamais rencontré. A ce moment là, j’ai décidé qu’il était temps que tout ça s’arrête. C’est pourquoi j’ai embarqué sur le Titanic.

Elle venait de se livrer complètement à quelqu’un qu’elle connaissait à peine, c’est pourquoi elle rougit. Ses problèmes devaient lui paraître tellement insignifiants par rapport aux siens … Elle évita de lui dire qu’elle n’avait aucun endroit où aller dès qu’elle serait en Amérique mais également qu’elle vivait maintenant sur l’argent qu’elle possédait déjà tout en sachant qu’elle ne serait jamais réapprovisionnée. Toutes ces questions d’argent devaient lui paraître tellement surperflues.

J'étais content qu'elle apprécie les escargots comme moi, mais j'étais surpris sur le fait qu'elle n'en avait jamais goûté auparavant. J'aurais été première classe, c'est sur que j'aurais tout mangé à volonté même. Elle avait adoré, et elle était même partie en recherché pour nous deux, je gardais mon sourire aux lèvres lorsqu'elle revint et posa la nourriture dans mon assiette. Je n'allais pas mentir, j'aurais pu en engloutir tellement et même en ramenait dans ma cabine pour plus tard. J'en mangeai deux avant de répondre à la question de ma nouvelle amie. Je lui avais alors parlé de ma vie, un résumé. Je lui avais parlé un peu de ma famille, enfin je lui avais dit que j'avais deux petits frères. Et, je lui avais également parlé de ma galère lorsque j'avais quitté ma famille. Il fallait dire que ça avait été le moment le plus dur de ma vie, mais bon je m'en étais sorti et maintenant j'étais à la salle des premières classes avec une belle jeune femme. Après lui avoir rencontré, je lui avais demandé de me parler d'elle également. Elle commençait, et je l'écoutais alors avec des oreilles attentives.

J'étais surpris, elle avait la belle vie et elle n'était pas heureuse. Enfin : l'argent ne fait pas le bonheur, c'était bien connu. En tout cas, j'étais choqué lorsqu'elle m'avoua qu'elle devait se marier à un inconnu et ce sur décision de ses parents. Je baissais la tête alors, c'était plutôt dur ça en fait. « Ah... Mais ... Les parents décident tout pour leurs enfants dans ton monde ? », lui demandais-je alors. Son monde, le monde où tout était beau, tout était parfait, il faut dire. C'était comme ça que nous, ceux qui venaient des classes inférieures à la première, on faisait la différence : leur monde, notre monde. Je continuai à manger, avant de m'arrêter et de regarder Beth. « Tu as eu raison de partir. Sinon, je ne t'aurais jamais rencontré et tu es la plus belle rencontre que j'ai faite dans ma vie. Enfin... même si on ne se connait que depuis très peu de temps .», lui déclarai-je, et je me rendais compte de ce que je venais dire : « Excuse-moi, Beth. Je me suis un peu emporté... ».

J'étais gêné, et je ne savais pas vraiment quoi faire maintenant. Oh oui, j'étais content de l'avoir rencontré, mais quand même de là à lui dire que c'était ma plus belle rencontre, il fallait le faire. J'avais la tête baissée.