votre histoire ;
le 30 Mars 1912,
Dublin, Irelande
Chère mère,
Je me vois dans l'obligation de vous informer que les recommandations que vous m'avez fourni dans votre dernière lettre n'ont aucunement été pris en compte.
J'ai démissionné sans aucun regrets du Dublin Ballet, je n'ai jamais voulu devenir danseuse étoile, il s'agit là de votre rêve non du mien. Certes je doit avouer que la danse me plaisait et que vous ne m'avez pas totalement forcé à embrasser cette profession, mais voyez-vous mon esprit n'est pas assez mis en valeur dans cette discipline.
C'est pourquoi j'ai accepté le petit poste de journaliste que l'on m'a offert. Je sais ce que vous vous dite: qu'une femme ne pourrait jamais travailler en bureau. Et bien une fois de plus vous voyez que j'avais raison de soutenir que la femme a un droit naturel au même fonction que les hommes. Lorsque j'ai appris la nouvelle à mes camarades féministes, ou inconsciente comme vous aimez nous appeler, elles m'ont toutes félicité, c'est certes une victoire pour moi mais également pour notre cause.
Bon je me doit de vous avouer ma chère mère qu'il ne s'agit que d'un remplacement pour quelques semaines mais j'espère d'ici là faire mes preuves et prendre la place de ce Mr. Holmes qui s'est cassé le poignet.
Vous trouverez ci-joint mon premier article, oui il n'est point signé à mon nom, on ne peut pas gagner à tous les coups.
Buvez à ma réussite,
Votre insolente fille, comme vous vous complaisez à l'appeler,
Josephine.
◮◮
le 04 Avril 1912,
Londres, Angleterre
Ma très chère fille,
Vous ne pouvez pas imaginez à quel point votre dernière lettre m'a outrée.
Dieu sait à quel point votre vanité et votre égocentrisme m'exaspère depuis toujours, mais je doit avouer que vous atteignez là les sommets de l'insolence !
Je ne m'attendais pas à ce que vous suiviez mes conseils mais quitter le Dublin Ballet, la troupe qui vous a ouverte toute les portes pour un poste de journaliste remplaçante dans un obscur journal ! Je ne vous croyais pas aussi idiote que cela ! Quand je pense à tout l'argent que votre père et moi-même avons mis dans votre éducation, cela me fend le cœur que d'apprendre que vous utiliser ce prétexte pour assouvir toutes vos fantaisies !
Saviez-vois que votre père a misé en bourse pour vous payer votre internat ! Et vous qui vous plaigniez de ne fréquenter que des fils de lords ! Votre pauvre cousine Suzie n'a pas eu cette chance, elle !
Cela doit vous surprendre n'est-ce-pas ? Eh bien oui votre père à dit placer de l'argent en bourse pour payer votre éducation, il est certes un très bon médecin, mais des médecins ils y en a des dizaines à Londres ! Sa réputation il l'a doit à Lady Anthony, vous la supporter pas mais c'est bien vrai !
D'ailleurs elle est venue hier à la boutique pour de faire confectionner une toilette pour le mariage de sa nièce, je lui es parlé de votre lettre et elle est tout à fait de mon avis : quitter le monde de la danse classique est une erreur ! Elle vous trouvait si gracieuse !
Mais quand allez vous enfin vous poser ! Sans vouloir vous vexer la chérie, vous n'êtes plus de prime jeunesse ! Vous avez éconduit tout les hommes qui se sentait capable de supporter votre infect égaux ! Même le bégayant et niais Lord Harrington s'est marié il y a un mois !
Quand allez vous énonce redescendre sur terre ! Je ne veux, je ne pourrai, vous supporter toute ma vie ainsi ! Vous savez à quel point mon cœur est fragile !
Je vous en supplie Josephine, oubliez donc votre insolence, votre féminisme et tout ce qui fait de vous à ce jour une si mauvaise anglaise !
Votre mère au cœur fragile,
Carole Littleton.
◮◮
le 09 Avril 1912,
Southampton, Angleterre
Ma très chère Judith,
Voilà bien longtemps que vous n'avez pas eu de mes nouvelles et je m'en excuse, je ne pense pas que mes aventures de vieilles filles vous intéresse vous qui êtes désormais si bien établis auprès de votre mari.
Cependant je doit vous avouez que cette lettre n'a pas été rédigée tout à fait anodinement ...
Je veux que vous sachiez avant tout que malgré mes insupportables fantaisie que vous avez dut subir durant nos années aux pensionnat et sûrement même après, je vous considère comme mon amie. Vous n'êtes pas s'en savoir que vous êtes la seule personne qui ait jamais réussie à supporter mon caractère et je vous en suis très reconnaissante.
Non, non ce n'est point un adieu ! Juste un au revoir.
Je m'en vais ... Je quitte l'Europe, on m'a proposé une place au ballet de New-York et même si j'essaye de me convaincre qu'il s'agit du rêve que m'ont attribué mes parents, je sais que la vérité est ailleurs. J'aime la danse même si cela ne s'accorde pas toujours avec les convictions, mais j'ai enfin décidé d'en faire mon métier. La place que l'on m'a proposé ne se refuse pas. Je m'en vais pour l'Amérique demain.
J'ai réussi a me trouver une place à bord du Titanic à la dernière minute. Enfin pour tout dire c'est le patron du journal où je travaillais à Dublin qui me l'a payer. Il veut que je lui rédige un dernier article sur le paquebot et que je le lui envoie à mon arrivée, il m'a dit que j'aurai le droit de la signer de ma main cette fois-ci ... ça reste à voir.
Mes parents ne savent pas que je suis rentrée en Angleterre, ils ne savent pas que je part pour le Nouveau Monde.
C'est pour ça que je vous écrit, pour que vous leur annonciez à la place ... Lorsque vous recevrez cette lettre, je serai déjà loin et alors rien ne m'arrêtera.
Ma mère à raison, je ne peut rester chez mes parents jusqu'à leur dernier souffle, c'est pourquoi je part.
Sachez que malgré tout ce que j'ai pût vous dire quant à votre mariage, je vous admire et vous envie. Si jamais je n'étais pas aussi âgée et insupportable j'aimerai trouver un mari comme votre George, mais nous savons toutes deux que cela ne risque plus d'arriver ... C'est au moment où tout semble compromis que je rêve d'un avenir que je ne pourrais jamais avoir. Je me plait à penser que les rêves viennent après la vie, mais lorsque je vous regarde j'ai l'impression que cela ne concerne que ma propre personne ...
Votre dévouée,
Josephine Littleton.
◮◮
En arrivant sur la passerelle, son cœur bâtit la chamade, c'était le début d'une nouvelle vie elle le savait elle l'avait choisie.
En entrant dans le paquebot, elle avait l'impression de rêver.
« Le rêve vient après la vie », pensait-elle ; était-ce la fin d'une vie ? La fin de sa vie où tout simplement la fin de la vie elle-même qui l'attendait de l'autre côté de l'Atlantique ?